Notes de l’auteur

Sommaire : Les Pâques de sang

Précédent : Épilogue

L’importance des récits de croisade, de combats et de batailles et l’attention qu’on leur consacre occultent trop fréquemment le phénomène du pèlerinage qui se trouvait pourtant à la source de ce mouvement. L’afflux de voyageurs était constant, en toute période, et bien sûr, il se vit renforcer par l’implantation de royaumes d’origine européenne au Moyen-Orient. Ce fut l’occasion de reconstruire et de développer les lieux susceptibles d’intéresser les marcheurs de la foi chrétienne, catholique en particulier. Autour de cela, logiquement, des ordres religieux prirent en charge les populations déracinées qui arrivaient depuis l’autre côté de la Méditerranée. L’ordre de Saint-Jean de l’Hôpital (qui est désormais communément appelé l’ordre de Malte) fut certainement celui qui connut le plus fort développement en cela, et la plus grande prospérité. Pour en apprécier l’histoire et la réalité, je ne saurais trop conseiller les travaux de John Riley-Smith, The Knights of St. John in Jerusalem and Cyprus c.1050-1310 (McMillan St. Martin Press, Londres, 1967). Pour la compréhension de l’organisation du travail au sein du vaste complexe dédié aux soins et à l’hébergement, je me suis basé essentiellement sur le témoignage d’un clerc conservé dans le manuscrit Clm4620 de Munich. Alain Beltjens en propose une excellente traduction et analyse dans le bulletin numéro 14 de la Société de l’Histoire et du Patrimoine de l’Ordre de Malte (numéro spécial, 2004).

En ce qui concerne l’aspect des bâtiments en eux-mêmes, ce sont les travaux d’Adrian Boas qui ont été ma référence : Jerusalem in the Time of the Crusades (Routledge, New York : 2001). D’ailleurs cet ouvrage m’a également été très utile en ce qui concerne la topographie générale de la cité de Jérusalem, ainsi que pour la mention de particularités intéressantes. C’est à sa lecture que j’ai découvert Chaudemar, dont le potentiel dramatique me fut évident dès cela. Son autre ouvrage sur l’archéologie de la vie quotidienne m’a beaucoup aidé à mettre de l’animation dans les rues dont je percevais l’organisation et m’a fourni beaucoup de pistes pour les récits futurs (Domestic Settings Sources on Domestic Architecture and Day-to-Day Activities in the Crusader States. Leiden - Boston : Brill, 2010). En outre, j’ai préféré ses théories sur l’implantation du bâtiment de soin des frères de Saint-Jean, qui remontent à Conrad Schicks, à celles de Denys Pringle, dont j’ai néanmoins largement utilisé le colossal ouvrage, The Churches of the Crusader Kingdom of Jerusalem – A Corpus. Vol. III The City of Jerusalem (Cambridge University Press, Cambridge, 2007). Ses descriptions extrêmement précises, ses analyses complètes, puissamment étayées par de nombreuses sources de tous ordres m’ont permis de découvrir le Saint-Sépulcre comme si j’avais pu le visiter moi-même aux côtés d’Ernaut. Par ailleurs, son volume Secular Buildings in the Crusader Kingdom of Jerusalem (Cambridge University Press, Cambridge, 2009) est toujours à portée de main pour les précieuses indications sur les agglomérations du royaume.

Pour l’arrière-plan historique général, il est toujours bon de se référer au travail de Joshua Prawer (Histoire du royaume latin de Jérusalem, Paris, CNRS éditions, 2001) qui permet de retrouver à grands traits les événements majeurs de la période des croisades qui nous intéressent. L’ordinaire de l’administration de la cité a été longuement analysé par Marwan Nader dans Burgesses and Burgess Law in the Latin Kingdom of Jerusalem and Cyprus (1099-1325) (Ashgate, Aldershot : 2006), ce qui m’a servi de trame pour mettre en place la structure qu’Ernaut intègre à la toute fin de ce volume.

La liturgie de la semaine sainte qui sous-tend la chronologie de toutes les présentes aventures d’Ernaut a été publiée par Charles Kohler (« Un rituel et un bréviaire du Saint Sépulcre de Jérusalem (XIIe-XIIIe siècles) », Revue de l’Orient Latin 8 (1900-1), p.383-500). On peut désormais trouver cette publication sur le site de téléchargement de la BnF, Gallica. À noter que le docteur Iris Shagrir propose de nombreux travaux qui complètent et enrichissent la vision qu’on peut se faire de la liturgie qui pouvait s’offrir aux pèlerins médiévaux. Elle en propose un certain nombre en téléchargement depuis sa page de l’Open University of Israel.

Sommaire : Les Pâques de sang